NOTES

 

Hugo extrait l'information d'une note de l'Introduction du tome XIV Les Farces (p. 20) de la traduction de François-Victor Hugo, mais ce sont quatorze pièces, dont six de Shakespeare et non une seule, qui ont été vues et payées par ces altesses: « "Payé à John Héminge, sur un mandat du conseil daté de Whitehall, le vingtième jour de mai 1613, la somme de 33 livres 6 shillings 8 deniers pour avoir représenté devant Son Altesse le prince Charles, Madame Élisabeth et le prince Électeur Palatin quatorze pièces, à savoir Philaster, la Bande des fous, Beaucoup de bruit pour rien, la Tragédie de la Vierge, le Joyeux Diable d'Edmonton, la Tempête, Roi et pas roi, la Tragédie des Jumeaux, le Conte d'hiver, sir John Falstaffe (les Joyeuses Épouses de Windsor), le More de Venise, le Grand Seigneur, la Tragédie de César et l'Amour sanglant. " Extrait des comptes de Lord Harrington, trésorier-de la chambre de Jacques Ier. »

 

En 1613, l'électeur palatin est Frédéric V, brièvement roi de Bohème durant l'hiver 1619-1620. Hugo avait vu sa statue à Heidelberg lors de son voyage de 1840 et l'évoque dans la lettre XXVIII du Rhin: « Parmi ces figures royales, qui semblent être plutôt des âmes pétrifiées que des statues, deux seulement m'ont paru avoir perdu quelque chose de leur fierté; c'est Louis V et Frédéric V. Il est vrai qu'ils ne font pas partie de l'éclatante constellation de princes semée sur le palais de Frédéric IV. Ils sont adossés dans l'ombre à cette ruine qui a été la Grosse-Tour.

Frédéric V est profondément accablé; il semble qu'il songe à la faute qui a fait sa destinée. [...]

Frédéric V, dans la niche obscure où une broussaille le cache presque entièrement, a encore sur la tête cette couronne de Bohême, d'où la guerre de Trente Ans est sortie; mais il n'a plus les deux mains qui l'avaient saisie. Chose étrange, une bombe suédoise les lui a coupées. » (Oeuvres complètes, édition Bouquins, vol. «Voyages», p. 296-297.)